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On a appris le décès de celui qu’on a appelé « La voix de la House Music ». Charles Roberts est décédé, le 6 juin 2024 à l’âge de 66 ans, après une bataille contre le cancer.
Selon un communiqué repris par le webzine 5mag.net, il est décédé, « paisiblement », alors qu'il était entouré de sa famille dans la banlieue de Berwyn, non loin de Chicago, ville qui a vu naitre la House music.
Ce webzine décrit le discours de Roberts comme celui qui peut rivaliser le mieux avec « I have a dream », de Martin Luther King en tant que voix permettant aux DJs inventifs de créer des morceaux sans cesse renouvelés.
Le webzine précise également que la version la plus jouée au fil des années est certainement celle du classique de la Deep House de Larry Heard, sous le nom de Mr Fingers, « Can You Feel It », que vous avez ici sous ma voix.
Le sermon de Roberts incarne pour beaucoup les principes de la house music en tant que culture. Il n'a probablement jamais aussi bien exprimé, ou en tout cas avec le plus de passion, ces principes de cette culture qui appelle à l'unité.
En 2018, il a codifié et développé ces principes dans ses 10 commandements de la house music que 5mag.net nous décline :
1. Tu dois toujours continuer avec Jack car cela te permet de te libérer des pressions de la vie à travers la musique et la danse.
2. Dans notre Maison, il n’y a que de la House Music.
3. Le DJ ne doit jamais se laisser influencer par autre chose que ce qui concerne la vibration House Music.
4. Tu seras toujours courtois et gentil lorsque tu fais du Jacking sur la piste de danse !
5. Les DJ doivent toujours se tenir mutuellement en haute estime et se traiter avec le plus grand respect.
6. Les DJ sont autorisés à danser, mais seulement avec modération afin de rester concentrés sur la tâche à accomplir.
7. La charité commence chez soi avant de se propager à l’étranger, soutiens ton talent artistique local !
8. Des frais de couverture raisonnables sont autorisés, mais les bénéfices doivent être utilisés pour couvrir les dépenses et poursuivre le mouvement House Music.
9. Tu n'assassineras pas verbalement la personnalité d'autrui !
10. Tu continueras à promouvoir la House Music car elle rassemble les nations et assure la croissance par l'inclusion de tous !
L’histoire de ce discours, iconique et légendaire, ayant eu un impact majeur sur toute la scène musicale House – et même Techno - débute en 1987, via le label "Catch A Beat" sur lequel sortait le titre « My House » de Rhythm Controll.
Et ce qui est d’autant plus exceptionnel, c’est que le groupe composé de B.Sims (auteur), Claudius Parker (beat programmer), Darrell Bruce Abbott (claviers) et Chuck Roberts pour les voix n’a sorti que ce titre produit par Tony Lewis !
La partie acapellas, prononcée par Chuck Roberts, a ensuite été échantillonnée sur des centaines de titres différents au fil des ans.
Charles Roberts, ou donc Chuck Roberts, a grandi non loin de Chicago et a commencé à chanter dans les églises à l'âge de six ans.
En 2023, dans une interview avec « Everything House Music and More », il expliquait comment il a découvert la house music en 1986 via un endroit nommé The Factory où il y avait un studio où les DJ venaient pour enregistrer des mix. Il faisait également partie d'un groupe R'n'B à l'époque.
Après cette rencontre avec la house music, Roberts a commencé à explorer la House par lui-même. Il fut inspiré par des artistes tels que The Peach Boys, Adonis et Vince Lawrence. Il disait dans cette interview, « la house music a sa propre identité. Elle peut être séparée et identifiée complètement différemment de n'importe quoi qui viendra par la suite, parce que la house music a la capacité de faire les choses que d'autres musiques n'ont pas ».
Chuck Roberts a continué à écrire, à réaliser des titres et à chanter au travers des décennies, après My House, notamment via la collaboration avec Wongo pour « The Preacher » en 2022, ou encore « I Choose to Live », réalisé en 2020. On termine ce Wikimix avec la dernière production reprenant le discours de Chuck Roberts. Il s'agit de Illusionize, DJ Glenn et Chuck Roberts pour Oscillator, Jack is Back, sorti chez Armada.