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Ces trois dernières semaines, je vous ai énoncé les différents gagnants du DJ Mag Top 100. Classement effectué par les lecteurs du magazine britannique consacré aux musiques électroniques.
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Mais je trouve qu’il fallait aussi donner la parole à une personne qui n’aime pas trop ça.
Le 4 octobre dernier, Papa Sven postait sur son Facebook :
« Je viens de terminer ma tournée d'été – et quel voyage ! ???????? T.R.A.N.C.E m'a profondément touché : des sets de 10, voire 15 heures à Ibiza, Berlin, São Paulo… et l'émotion, l'amour, sont revenus instantanément du public. Les gens ont envie de lâcher prise, de s'abandonner – c'est l'essence même de notre culture.
Et puis, on voit le Top 100 des DJs. Chaque année, le même cirque : clics, abonnés, marketing. Pas de DJing.
Sauf votre respect, si le numéro un dit qu'il ne s'agit plus de gens qui dansent, mais de filmer le spectacle, alors ce n'est pas notre culture. C'est du théâtre pour la génération selfie. »
Mais qui a donc l’outrecuidance de contester l’hégémonie de ce classement ? Figurez-vous que le surnommé Papa Sven n’est pas n’importe qui !
Fort d’une carrière de 40 ans dans la musique électronique et le DJing. Membre de « Organisation For Fun », créateur de deux clubs en Allemagne, co-fondateur des labels Eye-Q, Harthouse et Recycle or Die, fondateur de la marque « Cocoon » qui regroupe une agence de booking, un label de disque et un management de gestion d’événements. Connu aussi pour être fervent défenseur du vinyle et préférer ce format pour ses DJ sets qui peuvent durer des heures (son record étant de 30 heures aux platines). Il ne s’agit, ni plus ni moins, que de Sven Väth.
Revenons donc sur sa carrière.
Premier fait marquant…
« Organisation For Fun » n’est autre que le projet dénommé « OFF » qu’il met en place avec Michael Münzing et Luca Anzilotti (les deux derniers deviendront producteur de Snap!). S’en suivra, en 1986, le second single, le plus célèbre, « Electrica Salsa » qui donne ceci…
Sorti en pleine période New Beat chez nous, il se classera dans le top 5 flamand. Top 3 en Allemagne, classé pendant 20 semaines dont 13 dans le top 20. 3e en France, classé pendant 22 semaines dont la moitié dans le top 10 et où il a d’ailleurs reçu un disque d’argent (250.000 exemplaires vendus). 3e également en Grèce, 2e en Autriche et numéro 1 en Italie.
Dans le classement Pan-Eurochart Hot 100 Singles de Music & Media, il est entré à la 89e place le 24 janvier 1987, a culminé à la 4e place au cours de sa 13e semaine de classement et l’a quitté après 26 semaines de présence, devenant le 20e single le plus vendu de 1987 en Europe avec un million de copies.
Sven Väth débute le DJing, dans les années 80, dans le club que tenaient ses parents puis, dès 1982, dans une discothèque de l’aéroport de Francfort. C’est là qu’il se fait remarquer « par ses déguisements extravagants et ses interludes dansants spontanés », est-il écrit sur Wikipédia. Un an plus tard, il rejoint la discothèque Vogue, très populaire à Francfort. A cette époque, il jouait du disco, de la soul et du funk.
En 1988, Sven Väth passe quelques mois à Ibiza. À son retour à Francfort, il rachète, avec Michael Münzing et Matthias Martinsohn, les locaux du Vogue situés au premier étage d'un parking. Ils transforment le bâtiment et ouvrent un club dénommé ‘Omen’. Celui-ci ferme ses portes dix ans plus tard, en octobre 1998, dû à des problèmes avec les propriétaires et les autorités municipales. Lors de la dernière soirée, l'affluence était telle que des haut-parleurs furent installés à l'extérieur et que les gens dansèrent dans la rue. La police n'intervint pas, si ce n'est pour bloquer la circulation automobile.
En 1991, il fonde avec Heinz Roth et Matthias Hoffmann le label Eye Q sur lequel il sort deux des albums les plus connus de son répertoire : « Accident in Paradise » en 1992 (classé par Mixmag parmi les 50 meilleurs albums dance de tous les temps) et « The Harlequin, the Robot, and the Ballet-Dancer » en 1994. En 1992, Sven Väth fonde le label Harthouse Records, sous lequel il a enregistré sous le pseudonyme de Barbarella. En 1997, il quitte les deux labels pour se consacrer à d'autres projets. Les deux labels ont fait faillite en 1998.
Il signe alors un contrat avec le label Virgin pour trois albums. ‘Fusion’ en 1998, ‘Contact’ en 2000 et ‘Fire’ en 2002.
La marque ‘Cocoon’ débute en 1996 en tant que concept de soirées, qu’il exportera à travers l’Allemagne, l’Amérique du nord et, de 1999 à 2019, à Ibiza durant l’été. Le succès n’est pas toujours au rendez-vous mais Sven Väth garde ce nom pour le décliner, dans un premier temps, en agence de booking puis en 2004 en tant que club, à Francfort. Lieu qui lancera de nouvelles tendances en matière de design intérieur, de système son et de gastronomie. Effectivement, le bâtiment abritait deux restaurants dirigés par un chef célèbre, des salons et une architecture spécifique où le public pouvait disposer de niches « cocon » pour se détendre.
En décembre suivant, il a été élu meilleur club techno par les lecteurs des magazines Groove et Raveline. Le club a dû fermer ses portes fin novembre 2012 après avoir déposé le bilan.
Lors d’une interview, en 2013, à l’occasion de l’International Music Summit, il confiait : « J'aime aller chez le disquaire et discuter avec les gens… J'y prends un plaisir fou. » Il ajoute souvent que ses disques sont ses biens les plus précieux. Il explique : « Un disque de qualité, lu avec une bonne cellule sur une bonne console de mixage/préampli, sonne tout simplement mieux que n'importe quel disque numérique. Le vinyle est LE support pour tous ceux qui accordent une grande importance à la qualité sonore. » Il est l'un des rares DJ du top 30, selon Resident Advisor, à continuer à mixer avec des platines et table de mixage, qu'il considère comme ses « instruments ». Lorsqu'il a appris que Technics arrêtait la production de ses célèbres platines SL-1200, il a comparé cela à un pianiste à qui on annoncerait la fin de la fabrication des pianos à queue.
Et ce fameux DJ Mag Top 100… Il en a fait partie. En 1997, il entre à la 79e place. 56e en 1998, pas de top 100 en 1999 mais entre 2000 et 2011, il sera dans le top 100, classé entre la 44e place en 2000 et la 97e en 2011. Sa meilleure place étant la 23e en 2005.

En tant que DJ, il a façonné la vie nocturne allemande durant des décennies. Il a régulièrement été élu comme le meilleur DJ allemand par les lecteurs du magazine Groove et est considéré comme un digne représentant de la Techno.
De son dernier album ‘Catharsis’ sorti chez Virgin Records le 25 février 2022 et produit avec Gregor Tresher, j’ai choisi pour cloturer ce WikiMixx, le titre ‘We are’.
Cet album, est, selon les infos du label, une véritable autobiographie musicale retraçant le parcours exceptionnel de Sven Väth dans la techno. Un album audacieux qui capture les bons moments, les moments difficiles et, surtout, les moments d'espoir.

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