Contes et poèmes - La Bougie de la Fenêtre - Hébergez gratuitement votre podcast sur Vodio.fr

Contes et poèmes

Arts > Littérature
Éducation > Apprendre une langue
Enfants et famille > Animaux
Enfants et famille > Histoires pour enfants
7min (8 Mo) - 13 décembre 2025 Code copié Lien copié

Description de l'episode

Dans un petit village aux creux des montagnes, l'hiver était rude et les nuits interminables.
Quand le vent siffle à travers les sapins, les maisons se referment sur elles-mêmes,
et les habitants préfèrent rester au chaud, près du feu, loin du froid, et de la peur sauf une.
Tout au bout du chemin, dans une maison au volet bleu,
vivait une vieille dame qu'on appelait Madame Eleonore.
Chaque soir de décembre, qu'il vente, qu'il neige ou qu'il gèle,
elle allumait une bougie et la posait à sa fenêtre.
Une flamme fraîche, vacillante, qui éclairait à peine le rideau,
plantait-le. Les voisins, amusés ou agacés, murmuraient,
« Encore sa bougie, elle doit perdre la tête. À quoi bon gaspiller du feu pour personne ? »
Mais Eleonore souriait sans répondre. Chaque soir, elle murmurait simplement,
« Pour ceux qui se perdent, la lumière finit toujours par se voir. »
Et la bougie brillait, petite étoile, dans la nuit.
Les années passèrent, certains soirs, le vent soufflait si fort qu'il semblait
vouloir éteindre la flamme. Mais la vieille dame veillait,
remplaçant la cire fondue, relevant la mèche brûlée,
comme on prend soin d'un souvenir précieux. Ce rituel, elle le tenait de son mari,
disparu depuis longtemps, un soir de Noël, alors qu'il rentrait du village voisin.
Il s'était égaré dans la tempête guidée par la lumière de leur fenêtre. Il avait
retrouvé le chemin de la maison. Depuis ce jour, elle avait promis de ne jamais
laisser la flamme s'éteindre. Mais ce que personne ne savait,
c'est que d'autres voyageurs, des inconnus, avaient eux aussi vu cette lumière dans la nuit.
Un facteur surpris par la neige, un musicien en route vers la messe de minuit,
un père et sa fille tombés en panne sur la route du col, tous avaient raconté la même chose.
Nous avons suivi une bougie à la fenêtre, et nous avons trouvé la vie.
Et chaque fois qu'elle entendait ces histoires, Eleonore souriait en silence.
Mais ce Noël-là, la neige tomba plus fort que jamais, le vent hurlait comme une bête.
Et pour la première fois, la vieille dame eut du mal à allumer sa bougie.
Ses mains tremblaient, la flamme s'éteignait, se rallumait, puis vacillait encore.
« Allons, ma belle », murmura-t-elle à la mèche. « Tiens bon, comme moi. »
Enfin la lumière se fixa, petite, fragile, mais bien vivante.
Dans le village, tout était plongé dans le silence. Seule la maison d'Eleonore brillait encore.
Et quelque part dans la tempête, un jeune garçon marchait, seul, perdu.
Il rentrait d'un stage de musique et croyait pouvoir traverser la forêt avant la nuit.
Mais la neige avait tout effacé, les chemins, les traces, le courage.
Au bord de l'épuisement, il s'arrêta, le visage fouetté par le vent,
et aperçut soudain une lumière là-bas, très loin, une petite huleur jaune, vacillante.
Comme un espoir dans le noir.
Il marche avec elle, trébuchant, glissant, jusqu'à la maison au volet bleu.
Eleonore ouvrit la porte avant même qu'il frappe. « Entre vite, mon garçon, tu es gelée. »
Elle le fit asseoir près du feu, lui donna une tasse de lait chaud et une couverture.
Le garçon tremblait, incapable de parler. Alors elle sourit et dit simplement.
« Tu as trouvé la bougie, n'est-ce pas ? »
Il hocha la tête, les yeux embayés. Cette nuit-là, il restait longtemps à parler.
Elle lui raconta son histoire, celle du mari qu'elle avait retrouvé grâce à cette lumière.
Et lui, en retour, lui joua un air de violon, si doux que la vieille maison en trembla d'émotion.
Le lendemain matin, le soleil brillait. Le garçon reprit la route,
après avoir promis de revenir. Et sur la table, il laissa un petit mot.
« Merci pour la lumière. Vous m'avez sauvée plus qu'une vie. Vous m'avez redonné foi en l'humanité. »
Ce soir-là, quand le village s'endormit, la flamme de la fenêtre brilla plus fort que jamais.
Et certains juraient avoir vu, juste derrière le rideau, deux ombres côte à côte,
comme si le mari d'Eléonore était revenu. Le temps d'un dernier Noël.
Même une petite lumière peut éclairer les ténèbres des autres.
Et parfois, c'est elle qui sauve les âmes égarées.
Sous-titrage Société Radio-Canada

Annexes

Contes et poèmes

Évadez-vous du quotidien grâce à l'enchantement des mots ! Ce podcast est une parenthèse dédiée aux plus belles lectures : contes intemporels, poèmes émouvants et fables sages. Laissez-vous bercer par des voix qui redonnent vie aux classiques et aux découvertes littéraires, parfait pour une pause inspirée, à tout âge

Nous retrouver

Licence d'utilisation

Copyright - Tous droits réservés
Copyright
Tous droits réservés

Tous les episodes

Nous soutenons le Podcasthon

Pendant 7j, des milliers de Podcasts, pour un événement caritatif mondial !

Rendez-vous du 14 au 20 mars 2026 pour sensibiliser à d'innombrables causes ♡

Découvrir le Podcasthon Inscrire son podcast