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Il était une fois dans une petite ville recouverte de neige, une vieille brocante perdue au bout
d'une rue étroite.
La vitrine, embuie par le froid, laissait entrevoir des jouets oubliés du temps, des
poupées sans yeux, des trains rouillés, des ours sans peluches, et tout au fond,
sur la dernière étagère, reposait un petit cheval en bois.
Son corps était fendu, sa peinture rouge avait perdu son éclat, et une de ses roues
ne tournait plus.
Pourtant, malgré les années, il semblait garder dans ses yeux peints une petite étincelle
de vie.
Chaque matin, le brocanteur, un vieil homme à la barbe blanche, dépoussiérait la vitrine
avec lenteur.
Il murmurait souvent, « Toi, mon vieux compagnon, tu trouveras peut-être encore un cœur à
aimer ». Mais les enfants qui passaient devant la boutique ne s'arrêtaient jamais pour
lui.
Ils préféraient les jouets qui bougent, qui parlent, ceux qu'on voit à la télévision.
Le petit cheval, lui, regardait le monde défiler, rêvant qu'un jour encore, de petites mains
le fassent galoper sur un tapis.
Les semaines passèrent, décembre arriva, et avec lui la magie de Noël.
Les rues s'illuminèrent, les chorales chantaient sur la place, et les familles riaient sous
les guirlandes.
Mais dans la vieille brocante, le silence régnait, seul le tic-tac d'une horloge brisée
accompagnait le vent qui s'infiltrait sous la porte.
Une veille de Noël, alors que la neige tombait en flocons épais, la porte de la boutique
s'ouvrit brusquement.
Un petit garçon entra, tremblant, les joues rouges de froid, ses vêtements étaient humides,
et ses chaussures, trop grandes, glissaient sur le sol.
« Bonjour », murmura-t-il d'une voix timide.
« Bonjour, petit », répondit le brocanteur, « tu cherches quelque chose ? »
« Non, enfin, peut-être, je voulais juste me réchauffer un peu. »
Le vieil homme lui fit signe d'approcher du poêle, l'enfant posa son sac à ses pieds,
un sac de tissu usé, presque vide.
Ses yeux parcoururent la pièce, et soudain ils s'arrêtèrent sur le petit cheval en
bois.
Il s'avança lentement, tendit la main, et le prit délicatement entre ses doigts.
« C'est magnifique », murmura-t-il.
« On dirait qu'il m'attendait. »
Le brocanteur observa la scène, ému.
Il n'avait jamais vu quelqu'un regarder ce jouet avec autant d'amour.
« Tu peux le prendre », dit-il doucement.
« Mais combien il coûte ? »
« Rien, c'est un cadeau. »
L'enfant leva les yeux, surpris.
« Un cadeau ? Pour moi ? »
« Oui, le vieux jouet mérite une nouvelle maison.
Et toi, tu sembles en avoir besoin. »
Le petit garçon serra le cheval contre lui.
Ses yeux s'embuèrent, il murmura presque pour lui-même.
« Je n'ai jamais eu de jouet, moi. »
Le brocanteur sentit son cœur se serrer.
« Comment t'appelles-tu, petit ? »
« Noé, » répondit-il.
« C'est un joli nom, Noé. »
« Tu sais, ce cheval s'appelait Espoir.
Alors maintenant, tu as l'espoir avec toi. »
L'enfant sourit pour la première fois.
Puis il dit doucement.
« Si je le garde, je te promets d'en prendre soin.
Et un jour, quand je serai grand, je reviendrai t'acheter un vrai cadeau. »
Le vieil homme rit doucement.
« Le plus beau des cadeaux, Noé, c'est déjà ton sourire. »
Noé remit son sac sur son dos.
Et s'en alla dans la neige.
Le petit cheval serrait contre son cœur.
Ses pas s'effaçaient lentement sous les flocons.
Cette nuit-là, dans sa petite chambre du foyer,
Noé plaça le cheval sur la table à côté de son lit.
Il lui parla doucement avant de s'endormir.
« Tu sais, Espoir, ce Noël, tu es mon seul ami.
Mais grâce à toi, je crois que tout ira mieux. »
Le lendemain matin, le vieil homme ouvrit sa boutique comme d'habitude.
Sur le comptoir, il trouva un petit mot glissé sous la porte.
« Merci pour Espoir. Je crois que grâce à vous,
j'ai retrouvé un peu de magie, Noé. »
Le brocanteur resta longtemps à lire ces mots.
Puis en relevant la tête, ils crevoirent derrière la vitre.
Un éclat rouge brillait sur la neige,
comme une flamme de vie dans le froid de l'hiver.
Ils comprirent alors que parfois,
les jouets ne sont pas faits pour être vendus,
mais pour redonner le sourire à ceux qui en ont le plus besoin.
Moral, ce n'est pas le prix d'un cadeau qui compte,
mais l'amour et la chaleur qu'il porte dans le cœur de celui qu'il reçoit.
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