Et 29 ans entre deux titres.
Le 10 mai dernier, Calvin Harris posait fièrement pour sa page instagram avec un coq afin de nous annoncer la sortie de son dernier single « Blessings » devenu depuis n°1 du « Big Top 40 » de Beatport.
Il n’a d’ailleurs pas manqué de remercier ses fans : « Merci infiniment pour votre soutien à Blessings ! Vous savez, je pense que créer une musique empreinte de positivité et d'espoir est plus important que jamais, et je suis tellement heureux que cela trouve un écho auprès de tant de personnes. Je continue à le faire avant tout parce que j'ai l'opportunité de diffuser de bonnes ondes, et tant que j'aurai ce privilège, c'est ce que je ferai ! Un immense amour à Clementine sans qui rien n’aurait pu se faire ! »
Un titre réalisé avec la chanteuse britannique Clementine Douglas qui ramène le DJ producteur a des sons plus dance.
De suite, de nombreux internautes n’ont pas manqué de notifier que cela ressemblait fort à un titre sorti dans les années 90. Certains croyant que c’est un remix ou allant jusqu’à dire qu’Harris n’a aucun talent et qu’il ferait bien d’admettre qu’il a copié l’hymne le plus iconique d’Ibiza de tous les temps. Ou encore : « Pourquoi vouloir copier le morceau de quelqu'un d'autre sans le créditer ? C'est une véritable arnaque ! ».
D’autres ont directement cité ‘Offshore’ de Chicane. Et même Nick Bracegirdle, alias Chicane lui-même, a commenté sous l'une des vidéos Instagram de Calvin Harris où on le voit travailler sur « Blessings » en studio : « Je tiens à remercier Calvin Harris de m'avoir remis au goût du jour… ».
Et la polémique s’est installée à coup de vidéos sur les réseaux sociaux. Chicane rétorquant le 16 mai dernier par un ‘copyright alert’ où il invite les internautes à partager la vidéo où il explique la similarité : « Bonjour, je suis Nick de Chicane et bienvenue pour cette vidéo que je n’aurais jamais penser devoir faire. C’est mon droit de réponse à tous les commentaires en ligne à propos du nouveau Calvin Harris ‘Blessings’ et de la similarité avec mon titre ‘Offshore’, réalisé il y a 30 ans. Je ne vais pas m'attarder sur le fait que c'est la chanson de l'été, mais certains d'entre vous en ont fait leur titre plus populaire. Je suggère qu'on regarde de plus près comment ça marche. Bon, si vous regardez bien ici, c'est l'offshore original.».
« On s'en souviendra, mais si vous commencez ‘Offshore’ au milieu du riff et que vous le bouclez, vous obtenez ça. »
« Je vais maintenant vous faire écouter les deux disques ensemble. On commence avec celui de Calvin Harris, et l'offshore va arriver et disparaître par-dessus. »
« Vous serez probablement d'accord. C'est vraiment difficile de déchiffrer quand l'un arrive et l'autre disparaît, car ils sont presque identiques, ce qui est un peu problématique…
Je défends mes droits d'auteur et ma propriété intellectuelle. J'aimerais connaître votre avis. Merci. »
Il a fallu à peine deux jours pour que Calvin Harris réplique via vidéo Instagram, en mettant lui aussi les deux titres dans son programme afin de démontrer leurs différences. « Réponse à ceux qui ont pris plaisir à me traiter de plagiaire ces derniers jours : bravo Nick Chicane, bonne chance à toi ! », commente-t-il.
La vidéo montre l’Écossais tenter de faire matcher les deux samples. On le voit triturer les sons jusqu’à trouver un extrait qui pourrait ressembler.
Il tente de démontrer que ce n’est pas pareil, « même au tempo et vitesse identiques », dit-il. « OK, pour l'instant, je ne l'entends pas. Ce n'est pas pareil… Ce n'est vraiment pas pareil », continue-t-il soulignant que les accords respectifs sonnent différemment et ne s'accordent pas rythmiquement.
« … Mais au final, même si ça sonnait pareil, je l'ai décalé sur la grille et je l'ai aussi ajusté ». Venant jusqu’à s’énerver sur les commentaires des internautes le jugeant comme un voleur ainsi que sur Nick de Chicane dont il aurait volé sa propriété intellectuelle, terminant par : « Premièrement, vous n'avez pas inventé la guitare. Deuxièmement, ce n'est pas pareil !!!».
Dans cette vidéo, on aperçoit également un troisième track, nommé ‘Love on a Real Train’ de Tangerine Dream sorti en 1984 qui, selon Harris, serait la source d’Offshore de Chicane. Ce titre n’étant donc qu’une copie et il tente de le prouver en alignant les deux titres et en répétant à tout va : « C’est la même !!! C’est exactement la même chanson !
Terminant sa vidéo de 8min 10 en remettant les deux riffs incriminés et en chantant : « cordes totalement différentes… C’est une chanson différente »
Par la suite, il a publié une autre vidéo sur son Instagram où il démontre la façon dont il a créé ce riff. Il prend alors une guitare sur laquelle il va jouer un riff. Hop, direction l’ordinateur pour retravailler ce riff jusqu’à atteindre le son souhaité…
La dernière réplique en date est signée par Nick Chicane qui répond à un commentaire d’un internaute sur sa page Facebook : « Oui, je pense qu'on a remarqué à quel point il tenait à expliquer son processus… À vrai dire, dès le début, on l'a interpellé sur les similitudes, et en réalité, peu importe que vous l'ayez fait tête la première, si un précédent opus a déjà fait cette danse, vous allez avoir du mal… Je pense que c'est aussi confirmé par sa réponse à ma vidéo, où il a eu recours à des tentatives de diversion embarrassantes pour aligner les deux chansons, ce que j'ai réussi en 2 minutes, puis il m'a insulté verbalement, ce qui était odieux et dégoûtant ».
Qu’est-ce que le plagiat musical ?
Le plagiat musical est le fait de reproduire, sans autorisation ni mention, tout ou partie d’une œuvre musicale protégée par le droit d’auteur. Il s’agit d’une forme de contrefaçon, qui est sanctionnée par la loi.
Comment prouver le plagiat musical ?
L’existence d’une œuvre originale : il faut que l’œuvre prétendument plagiée soit protégée par le droit d’auteur, c’est-à-dire qu’elle soit originale, qu’elle soit fixée sur un support et qu’elle soit antérieure à l’œuvre suspectée de plagiat. Il faut également que l’œuvre originale soit accessible au public, c’est-à-dire qu’elle ait été publiée, diffusée ou communiquée d’une quelconque façon.
L’existence d’une reproduction illicite : il faut que l’œuvre suspectée de plagiat reproduise, sans autorisation ni mention, tout ou partie de l’œuvre originale, de façon identique ou similaire. Il faut également que la reproduction illicite soit intentionnelle, c’est-à-dire qu’elle résulte d’un acte volontaire et non d’une simple coïncidence ou d’une influence inconsciente.
L’existence d’un préjudice : il faut que le plagiat musical cause un préjudice à l’auteur de l’œuvre originale, qu’il soit moral ou matériel. Le préjudice moral peut être une atteinte à l’honneur, à la réputation ou à l’intégrité de l’auteur. Le préjudice matériel peut être une perte de revenus, de notoriété ou de potentiel créatif.
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